Attaque de la première vague
rideau
attaque à pearl harbor
Le vrombissement d'un bombardier piquant sur la rampe de lancement des hydravions à l'île Ford fit sursauter à son bureau le commandant Logan Ramsey, de la base aéronavale.
Il pensa qu'il devait s'agir d'un jeune pilote américain faisant du rase-mottes en dépit des règlements. Il essaya, de concert avec l'officier de jour de la base, de noter le numéro d'immatriculation de l'avion, mais ils arrivèrent trop tard. Il y eut une explosion, et une colonne de poussière et de fumée surgit au pied de la rampe de lancement.
L'appareil fit sa ressource et remonta le canal séparant l'île Ford du dock 1010. Il passa à moins de deux cents mètres du contre-amiral William Furlong, qui arpentait la passerelle de l'antique mouilleur de mines Oglala. Il lui suffit d'apercevoir le cercle rouge clair sur le fuselage de l'avion pour comprendre.
Il ordonna le branle-bas de combat, et en tant qu'officier le plus ancien à bord d'un bâtiment de l'escadre, fit hisser le pavillon signifiant : Ordre de sortie à tous les bâtiments dans le port.
Deux autres avions piquèrent. Cette fois, ils avaient parfaitement visé. Des morceaux du grand hangar d'hydravions en haut de la rampe voltigèrent dans toutes les directions.
L'opérateur radio Harry Mead n'arrivait pas à comprendre pourquoi des avions américains bombardaient la base. Mais son camarade, le matelot Robert Osborne, lui fournit une explication : c'était une erreur de l'armée.
—.- Dis donc, s'exclama-t-il, il y a quelqu'un qui va se faire sonner drôlement les cloches pour avoir mis des vraies bombes sur les avions.
cuirrases à pearl harbor
Un petit groupe de sept hommes du navire atelier Vestal, amarré aux côté de l'Arizona, le long de l'allée des cuirassés avaient pris une vedette pour aller assister à terre au service religieux.
Ils passèrent entre les croiseurs amarrés à leur droite aux quais de l'arsenal et quelques sous-marins à leur gauche. Tout à coup, ils distinguèrent sept ou huit avions-torpilleurs venant de l'est au ras des flots, et se dirigeant vers les cuirassés. Les hommes étaient un peu surpris, car ils n'avaient jamais vu d'avions américains arriver de cette direction. Leur étonnement se transforma en une véritable stupéfaction lorsque les mitrailleurs de queue des avions leur tirèrent dessus.
Mais l'un d'eux, le marin-pompier Frank Stock, se souvint d'un article qu'il avait lu sur des manoeuvres ultra-réalistes dans les Etats du Sud. Ce devait être le même principe — les aviateurs avaient poussé le réalisme jusqu'à peindre des cercles rouges sur les ailes des appareils. Il ne comprit ce qui se passait qu'en voyant l'un de ses camarades atteint d'une balle dans le ventre par le cinquième avion.
marins à pearl harbor
Au sommet de la hune du Maryland, le matelot Vernon Short avait renoncé à envoyer ses cartes de Noël. Après un regard rapide sur les avions piquant vers l'île Ford, il avait chargé sa mitrailleuse, et commence à tirer sur les premiers avions-torpilleurs. D'autres firent de même.
A bord du Nevada un matelot considéré jusqu'alors comme particulièrement inutile s'empara d'une mitrailleuse de 30 et descendit un avion-torpilleur qui piquait droit sur le navire. Ce fut là ùn des rares succès américains de la journée.
Sur quelques navires, des hommes occupant des positions-clefs se trouvaient encore à terre, dont cinq des commandants de cuirassés et la moitié des officiers des contre-torpilleurs. Sur d'autres, les hommes se trouvaient immobilisés par les attaques aériennes, bloqués par la fermeture de portes étanches, ou simplement incapables encore de réagir devant la rapidité des événements.
De plus en plus nombreuses cependant, les pièces tiraient à présent, mais on avait perdu dix précieuses minutes, alors que chaque seconde comptait dans « l'allée des cuirassés ».
Un autre avion piqua sur le Nevada, dont les mitrailleuses de hune crachèrent à nouveau. Cet avion-là, lui aussi, vacilla sous lechoc, et ne put se redresser. Hurlant de joie, les hommes le virent s'abîmer dans la mer juste en avant du navire. Le pilote réussit à se dégager et passa, flottant sur le dos, le long du Nevada.
Mais cette fois-ci, le succès américain était venu trop tard. Le Marine Mac Daniel distingua l'éclair argenté de la torpille qui approchait du flanc gauche du navire. Il s'attendait plus ou moins à voir le Nevada se briser en deux et couler en flammes, comme dans les illustrations de l'autre guerre, mais il y eut simplement un léger. frémissement, et le cuirassé commença à s'incliner vers bâbord.
Puis une bombe éclata près du poste de commandement des batteries dé D.C.A. tribord. L'enseigne Taussig qui se trouvait là à son poste de combat s'aperçut tout à coup qu'il tenait son pied droit sous le bras. Machinalement, il pensa : « Quelle drôle de position pour un pied ! » et fut fort étonné d'entendre le premier-maître Allen Owens, qui se trouvait à ses côtés, proférer exactement la même remarque à voix haute.
destructions de cuirasses à pearl harbor
Lorsque l'Arizona fit explosion, le premier-maître électricien Harold North, du Maryland, cria que la fin du monde était venue. En fait, le Maryland s'en tirait à assez bon compte.
Amarré sur le flanc Intérieur de l'Oklahoma, le cuirassé ne fut atteint par aucune torpille, et seulement par deux obus. Le premier, un obus percutant de quinze pouces, équipé d'ailerons, explosa juste par le bossoir de bâbord et pénétra dans la coque jusqu'à six mètres au-dessous de la ligne de flottaison. Le second frappa le gaillard d'avant, incendiant le vélum de toile disposé contre le soleil.
Le premier-maître George Haitle vit les pompiers courir se mettre à l'abri lorsqu'un chasseur s'approcha en mitraillant. L'un d'eux jeta son extincteur par une écoutille. Il explosa aux pieds d'un vieil officier marinier qui saisit un masque en criant : « Des gaz asphyxiants ! »
Le Tennessee, seul autre cuirassé à être « protégé » sur son flanc extérieur, avait plus souffert. Regardant par un hublot, le marin Burkholder vit un obus de seize pouces exploser sur la tourelle numéro 2 à quelques mètres en avant. Arraché de ses gonds par la déflagration, le volet du hublot vint le frapper à la tête et le projeter à travers la porte.
Un autre obus percutant éclata dans la tourelle numéro 3 plus à l'arrière. Il n'y eut pas de détonation assourdissante, mais une boule de feu, de la taille d'un ballon de basket-ball, apparut tout à coup au-dessus de la tête des servants, semblant rouler d'elle-même inflexiblement.
Des éclats d'obus qui avaient atteint le Tennessee volèrent dans toutes les directions. Un gros éclat balaya le pont du West Virginia, qui se trouvait bord à bord, et faucha le commandant du cuirassé; le capitaine de vaisseau Mervyn Bennion. Il s'écroula contre la porte de la chambre des transmissions de tribord.
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